mardi 23 juin 2009

La Saint-Jean



Le soir de la Saint-Jean, nous sommes allés manger au Restaurant. Quelle surprise de constater en rentrant, qu’une serveuse attendant sur un divan, a du nous déverrouiller la porte de la salle à manger. Le restaurant était désert, les lumières éteintes et sans musique. Nous avons demandé à la serveuse de nous apportez un « méniou angliski » pour obtenir un menu en anglais. Deux minutes après nous l’avoir apporter, elle est venue prendre notre commande. Nous avions beau insister, elle ne comprenait pas que nous voulions un délai pour choisir. Bref, nous avons pris n’importe quoi sur le menu. Le repas était composé d’escalopes de veau avec une sauce au brie et des crêpes de patates. Ce n’était pas si pire, mais un peu décevant. Ce restaurant, le seul que nous connaissions à date, doit être hors de prix pour un habitant moyen. Notre repas nous a coûté 150 grivnas (20 dollars), mais c’est le prix d’une épicerie moyenne.
Ce matin ( le 25) nous avons suffoqués sous un soleil de plomb. L’humidité s’est maintenant mise de la partie. Combiné avec température avoisinant les 35°C, nous sommes revenus de notre visite à Raphaël épuisés. Aujourd’hui, nous lui avons amené un album contenant des photos de notre famille et de notre maison (incluant sa future chambre). Il était intéressé, mais seulement aux photos ou il y avait nous deux. Ensuite, nous sommes retournés voir le groupe d’enfants qui était en train de se baigner. Raphaël ne s’est pas fait prier et il s’est déshabiller pour se jeter à l’eau. Il semble vraiment aimer l’eau et nous sommes convaincus qu’il aimera notre piscine. En le regardant jouer avec ses amis, on a pu constater qu’il était le plus ‘tannant’ de sa gang, ça promet!!! Pour l’instant, c’est nous qui aimerions bien se baigner, car à part la moiteur de l’appartement, il n’y a pas beaucoup d’endroit ou se rafraîchir. On annonce encore au dessus de 30°C pour les prochains jours, on va prendre notre mal en patience.
On a toujours beaucoup de difficulté avec internet. On peut lire les courriels (et encore) mais nous ne sommes pas toujours capables de répondre. On vous redonne des nouvelles…

Rendez-vous chez le juge (24 juin)

Encore un autre rendez-vous inattendu. Liza, notre interprète, nous a appelés mardi soir pour nous dire qu’elle viendrait nous chercher pour se rendre chez le juge le lendemain. Comme promis, mercredi matin, elle est venue nous chercher à 8h et nous sommes allés chez le juge pour déposer les papiers et pour fixer la date du jugement. Encore une fois, nous sommes entrés au tribunal et nous n’avons pratiquement pas parlé, mais nous avons beaucoup souris. Liza a usé de son charme auprès du juge pour obtenir qu’on passe en cour mardi le 30 juin prochain. Nous ne pensions pas passer si vite et nous sommes très heureux. C’est donc dire que si tout va bien, nous devrions obtenir les documents écrits concernant le jugement (que nous obtiendrons le même jour que l’audition) 10 jours ouvrables après la date de l’audition. Nous pouvons donc présumer que nous serons de retour à Kiev vers la mi- juillet pour la fin des procédures.
Nous sommes ensuite allés voir Raphaël à l’Orphelinat. Nous en sommes à notre cinquième journée de canicule en autant de jour à Prylouky. Hier, nous avons eu un orage, qui n’a malheureusement pas rafraichi la température. Nous lui avons trouvé de nouveaux jouets, soit des blocs de construction et une planche à dessiner. Nous continuons à le stimuler et à lui apprendre des mots français mais sans lui mettre trop de pression, pour ne pas avoir l’effet inverse.
La vie au quotidien continue. Nous avons fait quelques achats de base, comme un couteau à beurre et un plat en plastique pour les aliments (et oui, Luda n’a pas cela dans sa cuisine). Mais tout est étonnamment pas cher, sauf qu’on a l’air toujours un peu « attardé » lorsqu’on rentre dans un commerce, car on n’a pas beaucoup de possibilité de communiquer, sinon, avec des signes. Ce soir, on a décidé de délaisser un peu les recettes maisons, pour le restaurant. Pas besoin de faire la cuisine mais toujours est-il qu’il faut réussir à passer la commande. Qui sait ce qu’on aura comme surprise dans notre assiette…
P.S. : Désolé de ne pas mettre beaucoup de photo. Internet nous limite beaucoup à ce niveau, mais dès que nous pourrons, nous allons en ajouter.

Visite chez le notaire (22 juin p.m.)

D’abord merci à tous pour vos nombreux commentaires. Ça fait chaud au cœur de penser qu’il y des gens qui pensent à nous.
Lundi après midi, notre coordonatrice Ksenia nous a appelés, car elle était en route pour venir nous chercher pour aller chez le notaire. Tous se déroule très vite, beaucoup plus vite qu’on nous l’avait laissé entendre. Elle nous a dit qu’elle avait besoin du nom que nous allions donner à notre enfant pour son nouveau certificat de naissance. Heureusement, nous y avions pensé d’avance, car on ne pensait pas que le choix du prénom était importante rendu à cette étape-ci de notre processus d’adoption. C’est donc Raphaël que nous avons choisi. Notre rôle chez le notaire était plutôt passif, car on ne comprend rien. Cette fois-ci, nous avions un interprète local qui a traduit seulement en anglais (et encore!). C’est toujours drôle de voir les papiers écrit en russe, avec nos noms dans cette langue. Par exemple, on traduit « Sophie », par « Coфi ».
C’est ainsi que nous avons raté un rendez-vous avec Raphaël. Mais il semblait encore plus heureux de nous voir le lendemain matin. Nous allons toujours le voir deux fois par jour, malgré la chaleur étouffante et la longue route pour se rendre à l’orphelinat. Mais nous ne voulons à aucun prix rater une visite car chaque jour nous permet de nous rapprocher un peu plus de lui.

Journées du 21 et du 22 juin

Une routine commence à s’établir. Chaque matin nous partons à 9 heures pour l’orphelinat, et nous sommes de retour à midi, puis nous repartons pour une deuxième visite à 15h30, et sommes de retour à 17h30. Les deux dernières journées ont été chaudes, avec des températures supérieures à 30°. C’était plutôt chaud pour marcher plus de 2 heures par jour pour nos deux visites quotidiennes à l’orphelinat. La route pour y aller est longue et chaude, mais nous avons hâte de voir notre petit Vadim et on ne voit pas les journées passer. Les visites se déroulent très bien, compte tenu du fait qu’il ne nous connait pas encore beaucoup et qu’il ne nous associe pas encore à de futurs parents. Vadim commence déjà à tester les limites de notre autorité. Il s’est vite rendu compte qu’il avait le droit de faire plus de choses avec nous qu’avec le groupe d’enfants encadrés par les nounous. Lorsqu’il fait quelques choses qu’il sait interdit et qu’on le réprimande, il rit aux éclats, ce qui nous décourage un peu (c’est le métier de parents qui rentre). Nous sommes heureux de constater de légers changements dans son comportement, comme par exemple, il mange maintenant à une vitesse plus normale la nourriture qu’on lui amène. Aussi, Vadim a commencé à articuler quelques mots en français, comme « bon » « merci » et « ballon ». C’est un début encourageant. Par contre, nous avons de la difficulté à le garder occupé durant deux heures, car il ne semble par habitué au jeu et l’endroit où l’on s’installe n’est pas très adéquat, n’étant équipé que d’un abri poussiéreux sans banc et de vieux pneus recyclés et peints sur lesquels on peut sauter et marcher. On trouve aussi difficile de ne pas pouvoir parler aux nounous, elles pourraient nous en dire beaucoup sur le petit. Quelques-unes nous ignorent, mais la plupart sont sympathiques. La barrière de la langue est un réel handicap, mais avec quelques signes ont fini toujours par se faire comprendre à moitié.
Pour la vie au quotidien, on commence à bien se débrouiller. On commence à s’orienter, en partie à l’aide de notre GPS. Même si on ne comprend rien aux noms des rues, on peut facilement aller à l’épicerie ou à la pharmacie. D’ailleurs, aller faire des achats faits maintenant partie de notre routine. On ne veut pas trop prendre l’espace restreinte du frigo de Luda, car il est minuscule. Cette dernière est très discrète, même presque invisible, nous laissant presque tout l’espace de son appartement. S’en est presque gênant! On ne la voit jamais manger, ni faire la cuisine, mais parfois il y a des chaudrons de soupe ou de confiture sur le comptoir.
En terminant, nous venons tout juste d’apprendre que tous les tests de sangs (VIH, Syphillis, Hépatite B et C) sont négatifs. C’est vraiment une excellente nouvelles. Maintenant le reste du processus va suivre son cours. Espérons que tout va continuer d’aller bien…

Pemieres journees a Prylouky (19 et 20 juin)

Après 2h30 de déplacement, sur une route abominable en pleine campagne ukrainienne, nous voici enfin à Prylouky. Nous étions assez nerveux pour la première rencontre avec Vadim. Après une visite au département de la région, nous sommes allez directement à l’orphelinat. Nous avons rencontrés la directrice ainsi que le médecin de l’établissement. On nous a raconté l’historique de Vadim et son état de santé. Selon eux, bonne nouvelle, il est en bonne santé. Son poids est bon et il est le plus grand du groupe. Il a un bon appétit et il est très sociable. Après les présentations, ils sont allés chercher le petit et là, l’émotion était au maximum. Le petit est arrivé dans un beau petit ensemble neuf (pour l’occasion!). Nous hésitions à l’approcher car nous ne voulions pas lui faire peur, mais aussitôt il a serré Sophie et l’a embrassé. Ensuite, ils lui ont expliqués que j’étais le « papa » et il s’est approché de nous et il m’a tendu les bras et m’a aussi embrasser en disant « papa ». C’était vraiment un moment fantastique mais un peu intimidant car nous étions observées par six autres personnes. Nous sommes ensuite allés dans un cabinet pour les prises de sang faites par notre médecin Olga. Après nous avons quitté l’orphelinat pour commencer à faire préparer des papiers chez le notaire, manger un peu et nous installer dans notre nouvel appartement. Un vrai tourbillon d’évènement. Pour finir la journée, nous sommes retournés à l’orphelinat pour notre visite de 16 heures. Nous avons joués au ballon et lui avons donné quelques biscuits, une banane et du jus. C’était quelques choses de le voir manger les biscuits et la banane à une vitesse folle et boire sa boîte de jus très rapidement pour aussitôt en demander d’autre. Il semblerait que les enfants à l’orphelinat mangent à leur faim, mais qu’ils ne sont pas habitués à se voir offrir des gâteries en exclusivité. D’où la faim de loup ! Nous sommes très heureux de notre choix, car Vadim est très souriant, très gentil et doux, très actif au jeu et il semble avoir une grande curiosité. Seul point négatif, il semble avoir un petit retard psychomoteur, car il ne s’exprime qu’avec des mots simples et non des phrases, mais c’est le cas de la plupart des enfants élevés dans les orphelinats. Tout devrait rentrer dans l’ordre après quelque mois à la maison. La pédiatre a joué avec lui et nous a dit qu’il apprenait rapidement et avait de l’intérêt pour les nouveaux jeux.
L’orphelinat est modeste, mais propre et bien entretenue. Il y a 84 enfants qui y séjournent et il y a beaucoup de nounou pour s’occuper d’eux. Les enfants ont l’air d’être bien traités et ils sont bien nourris. C’est rassurant et avons confiance en eux.
Après avoir quitté Vadim après cette première rencontre fructueuse, nous sommes retournés à notre appartement chez Luda, une employée de l’orphelinat qui nous a offert de nous héberger pour même pas 25$ par jour. Son appartement est situé à 30 minutes à pied de l’établissement, mais comme nous n’aurons rien d’autres à faire pour les prochaines semaines que d’aller voir Vadim une fois le matin et une fois l’après-midi, nous aurons tous notre temps. Luda est très gentille. Elle nous a amené à l’épicerie et ce matin elle a marché avec nous jusqu’à l’orphelinat pour nous montrer le chemin. Nous parlons avec elle par signe et avec un peu de notre vocabulaire russe (malheur, elle parle l’ukrainien !). L’appartement est extrêmement modeste, comme l’ensemble du village de Prylouky. On se croirait retourner chez nous, mais en 1950. Mais on va tout faire pour s’habituer à ce nouveau mode de vie et on va s’adapter. Les gens de la région sont pauvres et nous avons décidé de se plier à cet état sans se plaindre. Le seul problème actuellement est la nourriture : on n’arrive pas à trouver ce qu’on va manger. Je ne l’aurais pas crû, mais les aliments sont différents (ainsi que les inscriptions sur les emballages en cyrillique) et il n’est pas facile de se composer un menu. On fait des erreurs, mais on apprend.
Aujourd’hui, nous sommes retournés voir Vadim deux fois. Il s’habitue à nous, mais pour l’instant on se trouve un peu maladroit avec lui et on n’a un peu de la difficulté à communiquer avec lui. Mais nous sommes positifs et sommes persuadé que les barrières culturelles et linguistiques s’estomperont rapidement. Nous avons hâte d’avoir les résultats des prises de sang. On devrait avoir la réponse au début de la semaine prochaine. D’ici là, on va attendre que l’orphelinat et le département signent leurs lettres de consentement, puis nous pourront aller devant un tribunal (après avoir rassemblé une tonne de paperasse, mais heureusement c’est la coordinatrice qui s’occupe de tout). D’ici là, une petite routine risque de s’installer alors que nous iront faire nos visites à chaque jour à l’orphelinat. Nous avons maintenant Internet chez Luda, mais c'est une connexion lente (modem 40 k/s), alors on fait ce qu'on peut avec les mises a jour du blog.