samedi 8 août 2009

Voici enfin des nouvelles


Nous sommes actuellement installés dans un nouvel appartement à Дніпропетровск (Dnipropetrovsk), une jolie ville de plus d’un million d’habitants située à 450 km au sud-est de Kiev. Cette ville était une ville fermée sous le règne communiste. C’était le premier centre soviétique pour la production des missiles balistiques intercontinentaux (convertis dorénavant pour la fabrication d’équipements spatiale) et un centre de recherche des plus grands scientifiques d’URSS. Pour nous y rendre, nous avons pris une cabine dans un train de nuit qui fait cette distance en 8 heures. Nous avons réussi à dormir un peu sur les couchettes, même si le train brassait beaucoup. En arrivant, nous sommes d’abord allés manger des œufs McMuffin au Macdonald. C’était la première fois que nous y allions depuis notre arrivée en Ukraine. Beurk ! Nous sommes ensuite allés chez l’inspecteur, puis à l’orphelinat rencontrer Дeнic (Dennys), un beau petit garçon de 17 mois, aux cheveux blonds et aux yeux bleus. Nous avons eu un compte-rendu de son état de santé, puis Olga, l’a examiné quelques minutes. Nous avions quelques inquiétudes au niveau du kyste qu’il avait au cerveau, mais ils nous ont dit que ce type de kyste disparaissait généralement par lui-même. Il a aussi un peu d’anémie et quelques autres petits problèmes de santé mineurs pas vraiment très inquiétant, car assez fréquents chez les enfants de chez nous. Le petit ne s’est pas laissé approcher facilement et il a un peu pleuré en nous voyant. Il y avait beaucoup de monde et Dennys n’était pas tellement rassuré.
Le lendemain matin, nous sommes allés à l’hôpital, pour faire des radiographies et une échographie de sa tête, pour nous rassurer pour son kyste et pour une bosse qu’il a derrière la tête. La fontanelle étant encore ouverte de quelques millimètres, l’échographie a permis au médecin de constater que le kyste n’était plus présent (bonne nouvelle !). Pour la bosse, la radiographie n’a rien montré de spécial et le médecin a dit que c’est seulement son crâne qui est formé ainsi. Le petit n’a vraiment pas aimé cette expérience et il a beaucoup pleuré durant les examens.
Hier, pour notre visite, nous en avons un peu payé le prix. Déjà qu’il n’était pas rassuré par notre présence, maintenant nous croyons qu’il nous associe à cette mauvaise expérience. La visite ne c’est pas vraiment bien déroulée, car il a longtemps pleuré et il rejetait tout ce qu’on lui donnait (on nous a dit qu’il avait un certain caractère). Il n’a rien voulu des jouets, du toutou et même du biscuit qu’o lui offrait. Aussitôt de retour dans les bras de la nounou à la fin de la visite, il était tout sourire (on a pu voir les belles petites fossettes qu’il a sur les joues). Nous sommes partis très découragés de cette visite, car nous venions de faire un pas en arrière dans notre tentative de se rapprocher de lui.
Cette nuit, Sophie a eu une forte gastro-entérite, qui l’a contrainte à rester alitée. Je suis donc parti seul en compagnie de Liza pour la visite du matin. Aussitôt dans mes bras, il a fait une crise de plus de 5 minutes. Ensuite, après s’être calmé, il a hésité, puis s’est décidé à goûter à un morceau de banane. Il en a redemandé quelques morceaux qu’il a mangés avec un peu plus d’entrain. C’est déjà un progrès, car jusqu’à maintenant, il n’a jamais voulu rien manger de ce qu’on lui offrait. Après la collation, je l’ai fait marcher une bonne demi-heure et il a bien aimé cela. Il faut dire qu’il ne marche pas encore seul sur de longues distances. Il se tient sur ses jambes, mais il manque encore un peu de force et d’assurance. La visite s’est donc terminée sur une note positive. Il ne souriait pas, mais au moins, il ne pleurait pas. Il nous faudra quelques jours et de la patience pour l’amadouer et l’habituer à notre présence pour qu’il ne se sente plus menacé par nous. La visite de ce matin marque le pas sur la remontée de notre moral, qui n’était pas au plus au niveau hier soir. Les montagnes russes se poursuivent ; des jours ça va, alors que le lendemain notre moral peut être au plus bas. Nous nous laissons quelques jours pour prendre une décision à son sujet, mais nous restons positifs et nous gardons espoir que les jours qui vont suivre vont aller de mieux en mieux. Avec nos deux expériences précédentes, nous restons prudents et nous essayons de ne pas nous emballer trop rapidement pour ne pas vivre une autre grande déception. Pour l’instant, je soigne Sophie qui en a rudement besoin. Avec Liza, nous sommes allés acheter des médicaments ukrainiens qui devraient la remettre rapidement d’aplomb. Elle a hâte de revoir Dennys, et dans cet état, elle ne pourra probablement pas retourner avec moi avant demain.