vendredi 28 août 2009

Date de retour

C’est officiel, nous retournons au Canada le 13 septembre prochain. Nous avons reconfirmé notre vol Kiev-Montréal hier après-midi et sommes très heureux de connaître enfin la date de notre retour. Ce vol marquera la fin de notre processus d’adoption, après 90 jours en Ukraine. Nous ne pensions jamais que notre projet s’échelonnerait sur une aussi longue période. Ainsi va la vie. Mais nos efforts et notre patience sont largement récompensés par l’arrivée de notre petit trésor dans notre famille. Comme quoi, il faut persévérer dans la vie et aller jusqu’au bout de ses rêves.


Les petits pas de Jérémie

mardi 25 août 2009

Maïs-Champagne


Le soir de notre jugement, nous avons fêté en compagnie de Luda l’arrivée officielle de Jérémie dans notre nouvelle famille. Pour l’occasion, nous avons fait une « épluchette de blé d’Inde » et nous avons arrosé le tout avec le Champagne ukrainien provenant de la région de Kharkiv. Le maïs était excellent et différent de celui qu’on trouve chez nous et le Champagne était très bon, même s’il était un peu trop sucré à notre goût. L’idée du maïs venait de Luda, qui rêvait d’en manger depuis plusieurs jours, alors qu’on en trouve des étals au marché. L’idée peut paraître saugrenue de fêter un tel événement par un maïs-champagne, mais nous n’en avions pas encore mangé cet été et on en avait envie : pourquoi pas! Il nous a fait plaisir de fêter l’évènement avec Luda qui a travaillé très fort pour faire avancer notre dossier. Elle nous a quittés le lendemain et nous sommes maintenant seuls jusqu’à son retour le 1 septembre, pour la suite des démarches. On croit maintenant que le plus dure est derrière nous. La prochaine étape est d’aller faire préparer le nouveau certificat de naissance de Jérémie dans sa ville natale et son passeport ukrainien. Cette étape du processus se fait dans la ville où il est né, soit à Solone, à 50 km plus au nord de Dnipropetrovsk.


Nous poursuivons nos visites quotidiennes à l’orphelinat. Jérémie s’épanouit de jour en jour et ce n’est plus le petit garçon que nous avons rencontré il y a maintenant trois semaines. Nous avons pu le comparer hier avec une petite fille de son âge faisant partie de son groupe et qu’on trouvait plus avancée que les autres. Hier, lors de notre visite du matin, elle était présente dans la même salle que nous avec ses parents adoptifs et nous avons pu les voir interagir tous les deux. Nous avons été surpris de constater que Jérémie à déjà rattrapé une bonne partie du retard qu’il avait sur elle. Il marchait presque autant que la petite Dasha et la qualité de son jeu était identique. Nous sommes très fiers de son progrès en seulement trois semaines et ça laisse présager que le plus beau est devant nous.
Actuellement, nous passons une bonne partie de notre temps libre à acheter des vêtements, des souliers et des jouets pour le petit. Comme ils nous remettront Jérémie nu comme un ver, nous devrons l’habiller de la tête aux pieds. Nous devons donc nous dépêcher à lui trouver tous ce dont il a besoin, entre autres pour le grand jour. Nous faisons ainsi le tour des marchés aux alentours, mais on ne trouve que des vêtements de fabrication ukrainienne de qualité moyenne et aux motifs peu attrayants. Hier, par contre, nous avons découvert un énorme centre commercial, comme on n’en trouve rarement en Ukraine. Le Karavan Megastore possède même un aréna intérieur et une magnifique fontaine. Nous avons réussi à trouver des vêtements et des jouets de meilleure qualité que ceux qu’on trouve dans les kiosques du marché. Ainsi se poursuit notre petit train-train quotidien.

vendredi 21 août 2009

C’est maintenant officiel

Nous sommes passés ce matin comme prévu devant la juge de la cour de Dnipropetrovsk et c’est maintenant officiel : nous sommes les parents de Jérémie. Nous étions plutôt stressés tous les deux ce matin en nous levant, mais heureusement, nous n’avons pas eu beaucoup le temps d’y penser étant donné que nous étions convoqués pour 8H30. Le jugement a duré 35 minutes; on nous a posé plusieurs questions à tour de rôle, sur nos obligations, nos finances, les congés parentaux, les raisons qui nous ont poussés à nous tourner vers l’adoption et sur les raisons qui nous ont fait choisir l’Ukraine. Les questions n’étaient pas très méchantes, mais l’ambiance était assez stressante. Nous nous sommes malgré tout très bien tirés d’affaire et nous avons reçu un jugement positif à la fin de l’audience. On nous a alors dit que nous recevrions les documents officiels le 1 septembre. Subséquemment, il faudra faire le nouveau certificat de naissance, le passeport, puis nous pourrons retourner à Kiev pour la fin des procédures avant notre départ pour le Canada. C’est donc environ 20 jours qu’il faut encore compter. Nous devrons encore user de patience, mais maintenant que le plus dur est passé et que nous savons que nous ne reviendrons pas chez nous seuls, c’est beaucoup plus facile de compter les jours. Mais le plus beau, c’est que nous sommes maintenant le papa et la maman de notre petit Jérémie. Enfin, voilà que notre rêve est devenu réalité ! Après le jugement, nous sommes allés chercher Jérémie à l’orphelinat et nous l’avons amené chez le photographe pour les photos de passeport. Lorsqu’il nous a vus, il était heureux comme jamais nous ne l’avions encore vu. Il était tellement mignon dans les bras de la nounou, alors qu’il avait un grand sourire et qu’il agitait ses petites jambes. Lors de la photo, nous avons eu toutes les difficultés à le tenir en place sur mes genoux. Nous avons réussi à prendre la photo au moment où nous lui avons donné un petit biscuit. Ainsi, il était parfait pour la pose, avec la bouche fermée et le regard fixé sur l’objectif. Nous partons dans quelques minutes pour la visite de l’après-midi et Dieu sait combien nous avons hâte de le revoir avec nos nouveaux yeux de parents.


Le tribunal du quartier d'Amour-Nijnedniprovskiy de Dnipropetrovsk

mardi 18 août 2009

Excellente nouvelle

Après deux semaines d’attentes à Dnipropetrovsk, nous avons enfin une excellente nouvelle à vous annoncer : nous avons notre date de jugement. En effet, Luda est passé au tribunal aujourd’hui et à obtenu auprès du juge, la date du 21 août, soit dans moins de 3 jours. Nous sommes soulagés et plutôt excités de pouvoir enfin passer devant le juge. Nous avons exprimé notre joie à Luda et lui avons promis que le champagne de la Crimée coulerait vendredi soir. Alors, à moins d’un pépin majeur, nous devrions être les parents officiels du petit Jérémie avant la fin de la semaine. Notre rêve semble enfin se concrétiser, après toute cette attente et toutes les épreuves que nous avons traversées. À partir de cette date, nous pourrons commencer à compter les jours qui nous restent avant de revenir au Canada.

dimanche 16 août 2009

Week-end à l’orphelinat

Ce week-end, nous avons poursuivi nos visites quotidiennes à notre petit Jérémie. Vendredi, nous avons constaté qu’il était quelque peu irritable. Il pleurnichait et il était de mauvais poil. Nous avons alors appris qu’il avait trois nouvelles dents qui poussaient en même temps. Samedi, il était un peu mieux, mais il faisait tellement pitié que nous l’avons gâté un petit peu en le promenant dans nos bras durant toute la visite. Il ne s’en est pas plaint… et nous non plus. Aujourd’hui, nous avons constaté que les symptômes empiraient et de fait, la nounou à la réception, nous a demandé d’aller voir le médecin en chef de l’orphelinat. Cette dernière nous a confirmé que le petit avait les gencives enflées dues à ses dents qui sortaient et qu’il avait également un petit rhume. Elle nous a alors dressé une liste de médicaments à aller chercher pour soigner notre enfant. C’est une pratique courante dans les orphelinats; si le petit est malade, les médicaments sont à nos frais. Mais ces derniers sont tellement abordables en Ukraine, que ce n’est pas nous demander beaucoup.


Après la visite du matin, nous sommes allés visiter le centre-ville de Dnipropetrovsk. La ville est très belle, avec sa magnifique artère commerciale Karla Marksa (photo de Sophie et de notre interprète Luda). Nous en avons profité pour acheter quelques souvenirs et de la broderie (le nouveau passe-temps de Sophie) et pour marcher à l’ombre des arbres. Au retour, nous avons pris le trolleybus pour revenir à l’appartement.
Cet après-midi, le petit semblait déjà beaucoup mieux et nous avons pu le voir faire des progrès dans sa façon de jouer avec nous. Nous étions très fiers et très heureux de le voir jouer avec nous comme avec ses camarades de jeu. Il a aussi fait quelques pas sans aucune aide et il s’est beaucoup amusé, assis sur un avion à roulette (photo ci-bas). Nous sommes sortis de la visite, comblés et très heureux. Nous avons déjà hâte à demain.

jeudi 13 août 2009

Quelques photos

Voici quelques photos en vrac de la journée d'hier et celle d'aujourd'hui





mercredi 12 août 2009

I love Rock’n roll

Les deux dernières journées ont été riches en rebondissements. Nous avons d’abord accueilli Ludmilla hier matin à 7H30, alors qu’elle venait de débarquer du train. Ludmilla remplace Liza comme interprète pour le reste des procédures jusqu'au jugement. Avec notre chauffeuse Oksana, nous sommes allés directement à l’orphelinat pour aller faire la prise de sang du petit Dennys avant qu’il ne déjeune. En effet, nous n’avions toujours pas fait les tests de vérification pour les principales maladies, dont le VIH, Syphilis, Hépatites B et C. Cet épisode fut particulièrement éprouvant; le médecin de l’orphelinat tenait à ce que nous assistions à la prise de sang, pour en être témoin. Nous avons plutôt assisté à une véritable torture de l’enfant, alors qu’on l’a vu crié plus de 10 minutes pendant qu’une infirmière lui tenait la tête et une autre lui soutirait du sang à l’aide d’une aiguille insérée sous le cuir chevelu. Sophie n’a même pas voulu voir cela tellement c’était traumatisant. Nous sommes ensuite allés porter le sang dans un laboratoire spécialisé, situé dans un centre médical pour sidatiques.
L’après-midi venu, nous sommes allés visiter Jérémie avec beaucoup d’appréhension. Nous avions peur qu’il nous ait vus lors de la prise de sang et qu’il nous associe à son malheur. Mais au contraire, la rencontre s’est très bien déroulée, comme c’est souvent le cas ces jours-ci.
En soirée, avec l’aide de notre interprète, nous avons passé deux heures à écrire la demande d’adoption que nous devons déposer à la cour de justice, pour obtenir notre date de jugement. Le document comportant trois pages, tricotées très serrées.
Aujourd’hui, nous n’avons pas beaucoup soufflé non plus. Nous sommes d’abord allés à l’orphelinat pour voir Jérémie et pour rencontrer la juriste. Nous avons essayé d’y aller en transport en commun pour sauver des coûts en transport (qui sont actuellement exorbitant), mais la tentative fut un échec. Le minibus que nous avons pris était bondé et le trajet habituel de 15 minutes en taxi, fût prolongé à 1 heure. Demain, nous retournerons à notre chauffeuse habituelle. Nous sommes aussi allés chez le notaire, chez l’inspecteur et au laboratoire pour avoir le résultat de l’analyse de sang. À chaque fois, c’est beaucoup de déplacement et il y a beaucoup d’attente. Nos nerfs sont mis à dure épreuve, alors qu’il faut se contrôler pour ne pas perdre patience. Fatiguer et le ventre creux, nous sommes finalement retournés à notre appartement vers 16H30, après 8 heures de course à travers la ville. Mais le plus beau, c’est que le résultat de l’analyse est négatif sur tous les plans; c’est ainsi qu’une autre barrière vient de tomber face à son adoption. Actuellement, c’est vraiment Rock’n roll et nous avons hâte à un peu de répit.

lundi 10 août 2009

Jour 1 des procédures

Ce matin, alors que nous avions très hâte de revoir Dennys, nous avons dû écourter la visite à seulement cinq petites minutes. En effet, nous devions rencontrer la directrice de l’orphelinat à 9h, mais elle s’est pointé le bout du nez à 10h30. Cette rencontre marquait le pas sur le début de la procédure d’adoption. Nous devions lui affirmer de vive voix que nous désirions adopter Dennys et qu’elle pouvait commencer à préparer les papiers nécessaires au jugement. Elle a été très gentille et elle a affirmé que nous reviendrions en Ukraine pour adopter une petite fille. Hum, on verra bien à notre retour… Ou encore, elle a prédis que Sophie tomberait enceinte de retour au Canada, comme c’est arrivé à quatre familles ukrainiennes après l’adoption d’un enfant de l’orphelinat. Enfin, après toutes ses belles paroles, Liza devait aller chez le notaire de toute urgence pour faire préparer des lettres. Liza nous a aussi surpris en nous demandant, alors que nous ne nous en attendions pas tout de suite, le nom que porterait Dennys chez nous. Nous avions déjà pensé à quelques noms, mais devant l’urgence, en moins de 2 minutes, nous lui avons dit que nous voudrions que ce soit « Jérémie ». À la sortie de l’orphelinat, nous avons insisté pour prendre quelques minutes pour aller voir Dennys jouer avec ses camarades de jeu dans le parc d’enfant situé à l’extérieur. C’était la première fois qu’on le voyait jouer avec d’autres enfants. Il était assis sur un petit train sur roue et une petite fille le tirait et le poussait pour le faire entrer en collision avec divers objets, un peu comme les voitures tamponneuses. Il s’amusait beaucoup et riait de bon cœur. Nous n’avons pas insisté plus et l’avons salué pour rejoindre Liza à la voiture.
Après le dîner, Liza est revenue nous chercher pour qu’on aille signer les documents chez le notaire. Aussitôt fait, nous sommes retournés à l’orphelinat porter les documents signés à la juriste. Après cette course effrénée à travers Dnipropetrovsk, nous avons enfin pu souffler un peu et aller visiter tranquillement Jérémie. La visite n’a pas été un gros progrès par rapport à la journée d’hier, mais on sent que le petit se sent en bonne compagnie avec nous. Liza nous a quittés par le train et sera remplacée demain par Ludmilla, une autre interprète qui viendra pour la seconde phase des procédures.

dimanche 9 août 2009

Une bonne journée


Aujourd’hui, nous sommes allés visiter Dennys en famille, alors que Sophie était presque totalement remise de sa gastro-entérite. Avec les bons soins que je lui ai prodigués (je suis une vraie nounou), elle a en effet pu venir aux deux visites, mais nous avons préféré qu’elle ne touche pas le petit, car elle est toujours un peu contagieuse. Notre permission nous donne droit a deux visites, soit une de 9h à 10h et une autre de 16h à 17h. Nous devons à notre arriver aller sonner à la porte de son groupe situé à l’étage et présenter nos passeports que la nounou conserve en garantie. Malheureusement, nous avons oublié nos passeports ce matin et ils n’ont pas voulu nous remettre l’enfant. Après quelques discutions, ils nous permirent d’attendre que le groupe d’enfants sorte jouer à l’extérieur et qu’alors seulement, nous pourrions jouer avec Dennys, mais à proximité des yeux de la nourrice. L’attente en valut la chandelle, car aussitôt dans mes bras, il n’a fait qu’une minuscule crise de cinq secondes. C’est déjà une forte amélioration par rapport à notre première rencontre. Nous avons fait ce qu’il préfère, soit pratiquer ses petites jambes à marcher dans le parc. Il adore se promener, mais il est encore très insécure et c’est pourquoi il s’agrippe fermement à mes doigts pour ne pas tomber. La marche le rend de bonne humeur et on peut le voir sourire. Nous avons ensuite donné quelques morceaux de bananes, qu’il mange lentement, mais sûrement. La rencontre s’est terminée de façon surprenante : lorsque nous l’avons remis à son groupe, il s’est assis par terre en signe de protestation et s’est mis à pleurer. Je l’ai aussitôt repris et il a cessé ses jérémiades. On pense, qu’il commence à s’habituer à nous et qu’il commence à apprécier sa petite routine avec nous.


La visite de l’après-midi s’est aussi bien déroulé. Nous lui avions apporté un jouet acheté dans un petit commerce à proximité de notre appartement. Il s’agit d’une pyramide de beignets, avec pivot central, un jeu très populaire chez nous. Il a bien aimé et s’est beaucoup amusé. C’est pour cette raison qu’il a été plutôt déçu quand nous avons rangé le jouet à la fin du rendez-vous. En quittant l’orphelinat, nous en avons profité pour signifier à Liza notre désir d’adopter Dennys, dans le but qu’elle commence les démarches le plus tôt possible. En effet, nous commençons vraiment à être impatients de revenir au pays. Nos dernières hésitations se sont envolées durant les deux derniers jours et nous entrevoyons maintenant l’avenir avec ce cher petit bout’ chou.

samedi 8 août 2009

Voici enfin des nouvelles


Nous sommes actuellement installés dans un nouvel appartement à Дніпропетровск (Dnipropetrovsk), une jolie ville de plus d’un million d’habitants située à 450 km au sud-est de Kiev. Cette ville était une ville fermée sous le règne communiste. C’était le premier centre soviétique pour la production des missiles balistiques intercontinentaux (convertis dorénavant pour la fabrication d’équipements spatiale) et un centre de recherche des plus grands scientifiques d’URSS. Pour nous y rendre, nous avons pris une cabine dans un train de nuit qui fait cette distance en 8 heures. Nous avons réussi à dormir un peu sur les couchettes, même si le train brassait beaucoup. En arrivant, nous sommes d’abord allés manger des œufs McMuffin au Macdonald. C’était la première fois que nous y allions depuis notre arrivée en Ukraine. Beurk ! Nous sommes ensuite allés chez l’inspecteur, puis à l’orphelinat rencontrer Дeнic (Dennys), un beau petit garçon de 17 mois, aux cheveux blonds et aux yeux bleus. Nous avons eu un compte-rendu de son état de santé, puis Olga, l’a examiné quelques minutes. Nous avions quelques inquiétudes au niveau du kyste qu’il avait au cerveau, mais ils nous ont dit que ce type de kyste disparaissait généralement par lui-même. Il a aussi un peu d’anémie et quelques autres petits problèmes de santé mineurs pas vraiment très inquiétant, car assez fréquents chez les enfants de chez nous. Le petit ne s’est pas laissé approcher facilement et il a un peu pleuré en nous voyant. Il y avait beaucoup de monde et Dennys n’était pas tellement rassuré.
Le lendemain matin, nous sommes allés à l’hôpital, pour faire des radiographies et une échographie de sa tête, pour nous rassurer pour son kyste et pour une bosse qu’il a derrière la tête. La fontanelle étant encore ouverte de quelques millimètres, l’échographie a permis au médecin de constater que le kyste n’était plus présent (bonne nouvelle !). Pour la bosse, la radiographie n’a rien montré de spécial et le médecin a dit que c’est seulement son crâne qui est formé ainsi. Le petit n’a vraiment pas aimé cette expérience et il a beaucoup pleuré durant les examens.
Hier, pour notre visite, nous en avons un peu payé le prix. Déjà qu’il n’était pas rassuré par notre présence, maintenant nous croyons qu’il nous associe à cette mauvaise expérience. La visite ne c’est pas vraiment bien déroulée, car il a longtemps pleuré et il rejetait tout ce qu’on lui donnait (on nous a dit qu’il avait un certain caractère). Il n’a rien voulu des jouets, du toutou et même du biscuit qu’o lui offrait. Aussitôt de retour dans les bras de la nounou à la fin de la visite, il était tout sourire (on a pu voir les belles petites fossettes qu’il a sur les joues). Nous sommes partis très découragés de cette visite, car nous venions de faire un pas en arrière dans notre tentative de se rapprocher de lui.
Cette nuit, Sophie a eu une forte gastro-entérite, qui l’a contrainte à rester alitée. Je suis donc parti seul en compagnie de Liza pour la visite du matin. Aussitôt dans mes bras, il a fait une crise de plus de 5 minutes. Ensuite, après s’être calmé, il a hésité, puis s’est décidé à goûter à un morceau de banane. Il en a redemandé quelques morceaux qu’il a mangés avec un peu plus d’entrain. C’est déjà un progrès, car jusqu’à maintenant, il n’a jamais voulu rien manger de ce qu’on lui offrait. Après la collation, je l’ai fait marcher une bonne demi-heure et il a bien aimé cela. Il faut dire qu’il ne marche pas encore seul sur de longues distances. Il se tient sur ses jambes, mais il manque encore un peu de force et d’assurance. La visite s’est donc terminée sur une note positive. Il ne souriait pas, mais au moins, il ne pleurait pas. Il nous faudra quelques jours et de la patience pour l’amadouer et l’habituer à notre présence pour qu’il ne se sente plus menacé par nous. La visite de ce matin marque le pas sur la remontée de notre moral, qui n’était pas au plus au niveau hier soir. Les montagnes russes se poursuivent ; des jours ça va, alors que le lendemain notre moral peut être au plus bas. Nous nous laissons quelques jours pour prendre une décision à son sujet, mais nous restons positifs et nous gardons espoir que les jours qui vont suivre vont aller de mieux en mieux. Avec nos deux expériences précédentes, nous restons prudents et nous essayons de ne pas nous emballer trop rapidement pour ne pas vivre une autre grande déception. Pour l’instant, je soigne Sophie qui en a rudement besoin. Avec Liza, nous sommes allés acheter des médicaments ukrainiens qui devraient la remettre rapidement d’aplomb. Elle a hâte de revoir Dennys, et dans cet état, elle ne pourra probablement pas retourner avec moi avant demain.

mardi 4 août 2009

Dure journée

Alors que nous ne l’attendions pas du tout, nous avons été convoqués hier matin, pour notre troisième rendez-vous en après-midi. C’est inhabituel de donner un rendez-vous la même journée; habituellement, le SDA invite les familles pour le lendemain. Nous y avons vu là un signe positif et nous nous disions qu’il devait y avoir de belles fiches d’enfants qui nous attendaient. Lorsque nous sommes rentrés dans le bureau et que la psychologue nous a présenté les nouvelles fiches, nous avons compris qu’on venait de frapper un mur. Pour dire, le meilleur enfant qu’elle avait à nous présenté était porteur d’anticorps du VIH. Elle n’avait pas vérifié si l’enfant avait été testé positif dernièrement; elle a alors appelé à l’orphelinat et ils lui ont confirmé que l’enfant venait d’être testé et qu’il était encore positif. Ensuite, elle nous a présenté une douzaine d’enfants très malades, à grièvement malades. Tout y était : VIH, Hépatite C, porteur de tuberculose, grave problème cardiaque, microcéphalie, handicapé, retard mental, etc. Nous ne pouvions pas imaginer pire scénario catastrophe pour notre dernier rendez-vous. Nous nous sommes sentis particulièrement floués et meurtris en sortant de notre rendez-vous. On ne croyait pas que le SDA pouvait nous convoquer à un troisième rendez-vous avec absolument rien à nous présenter. Nous avons eu beau être positifs avant notre rendez-vous, notre destin n’a pu être changé, ni amélioré. Même notre poème n’y a rien changé. Devant ce précipice, nous avons néanmoins accepté d’aller voir l’enfant le moins malade. Il s’agit d’un petit garçon de 15 mois, qui a un kyste au cerveau. Tout ce qui touche le cerveau fait toujours peur, mais il se pourrait que l’enfant puisse vivre toute sa vie avec cela, sans avoir d’inconvénients. C’est ce que nous irons vérifier, en allant à Dnipropetrovsk, à 8 heures de train de Kiev. Aujourd’hui, nous préparons donc lentement nos bagages, car le train quitte la gare à 23 H.
C’était aussi l’anniversaire de Sophie, qui a eu … ans. Nous pensions que Sophie aurait un beau cadeau, mais finalement, l’atmosphère n’était plus à la fête. Mais elle reste malgré tout positive, car il reste encore un petit peu d’espoir.
Nous aimerions faire un appel à tous ceux qui ont déjà entendu ou vécu une histoire de kyste au cerveau. Tous les témoignages seront les bienvenues. Merci à tous les gens qui suivent notre blog et aux nombreux mots d’encouragements.

lundi 3 août 2009

Poème pour l’espoir

L’espoir évanescent peine, mais s’accroche,
aux branches torsadées et aux racines vaines.
Dans un arbre dense débordant de châtaignes.
Mais où sont donc les enfants, si ce n’est caché sous les roches.

Dans cet espace magique, nommé Ukraine,
Où tout est possible, parfois même l’impossible.
Il ne faut pas baisser la garde, ni laisser sourdre sa haine,
car on pourrait être la victime de sa propre cible.

La vague ondule et casse près du rivage.
Voilà un enfant, non c’est un mirage.
L’eau brune du Dnipro a une apparence incertaine,
Plus calme, elle chagrine à en recracher des centaines.

Restons fermes devant l’adversité
Tendons les paumes des mains vers le Ciel,
pour recevoir notre enfant attendu et tant cherché.
Aujourd’hui, nous l’aurons, il sera là, bien réel.